Aux détours des chemins, des bois et des champs de : MEIX-DEVANT-VIRTON, Grizzly vous invite à le suivre en pays de Gaume (Belgique).
Chasseur d'images et conteur d'aventures animales, florales et environnementales.
Au mois de mars la vie reprend dans la forêt. Une forte clameur émarge de la hêtraie, c'est le chant du pic noir immédiatement
suivi d'un tambourinage extrêmement sonore. Poussant de nombreux cris se poursuivant entre les arbres et
passent sans prêter attention. Le pic noir est le plus grand des pics d'Europe entre 45 à 50 cm de la taille
d'une corneille, mais avec un corps plus élancé d'un plumage noir avec sur la tête une calotte rouge pour le mâle
et la femelle une tache rouge, un bec long et robuste et clair. C'est un oiseau sédentaire son vol est ondulé et
par vagues se perche à la verticale des troncs grâce à quatre griffes deux vers le haut et deux vers le bas et
grimpe en hochant la tête bec vers le haut. Un couple a besoin d'un territoire de plusieurs centaines d'hectares de forêts voir 10km2.
Ils construisent le nid en commun dans un arbre sain chez nous un hêtre à une hauteur variant de 4 à 12 mètres,
nid taillé au ciseau que l'on appelle loge, hauteur interne 40 à 50cm jusque 90cm si le nid est réutilisé. L'ouverture
que l'on appelle fenêtre en forme de poire (joignez vos deux pouces et les deux index avec base horizontale de vos deux pouces, vous aurez la fenêtre). Le bec de cet oiseau est un véritable ciseau à bois, les copeaux peuvent atteindre la taille du petit doigt. Pour assener des milliers de coups pour arriver à ses fins le forage d'une cavité nécessite environs 100.000 percussions, le tambourinage entre partenaires permettent de communiquer entre congénères 15.000 par jour. Une structure particulière du crâne( présence de cartilages amortisseurs flexibles qui isolent les mâchoires du crâne) permet au cerveau de supporter les violents chocs répétés. Pourvu d'une longue langue large et gluante pour atteindre les larves d'insectes, les fourmis et leurs oeufs.
Les pics noir sont visibles de mars à mai.
J'ai observé 6 à 7 trous dans un rayon de moins de 100 mètres. Chaque pic à besoin d'un trou plus un que la femelle
choisit pour la nidification. Les trous sont visibles de l'autre et avant d'y pénétrer pour la nuit ils chantent doucement et chacun rentre chez soi assuré que l'autre est rentré. Oiseaux très pacifiques ils laissent prendre possession de leurs cavités, par les étourneaux, sittelles, colombins et les chouettes.
Trois à quatre petits très bruyant à la fenêtre que les parents nourrissent durant 21 jours, ensuite ils les privent de nourritures en chantant pour les obligés à sortir de la loge, ils les nourrissent au sol 1 semaine.
Le chant et le tambourinage s'entendent à des centaines de mètres et chaque fois j'en suis heureux vous ne pourriez le croire.
Avec le temps, je suis arrivé a les photographier à moins de 10 mètres. Particularité de la fenêtre la base en est inclinée pour l'envol du pic qui de cette façon plonge vers le sol. Quand ils sont au loin ils se tiennent en contact constant et quand ils reviennent au nid c'est en chantant pour annoncer leur retour et ce pendant qu'ils nichent après c'est seulement le soir quand ils rentrent pour aller dans leur loge respective.
Durant ces 12 années j'ai compté 7 trous donc ne croyez pas qu'il font un trou chaque année. Après le sevrage ils conduisent les jeunes hors de leur territoire.
Je disais donc que les trous ou loges sont visibles entre eux, je veux préciser que d'une loge on voit un autre loge et ainsi de suite. Les copeaux sont pris dans le bec et lancés à la façon d'un semeur en balançant la tête ils sont projetés à l'exterieur de la cavité mais tout au tour de l'arbre ce qui peut les faire repérer par le tas de copeaux.
L'observation de la loge est facilitée au début du printemps,alors qu'il n'y a pas encore de feuilles aux branches,car par la suite le jeu d'ombre du soleil sur les feuilles projette sur le tronc des marques sombres et la fenêtre de la loge est garantie de mimétisme et n'est plus repérable dans la masse d'ombres.
Certains arbres ont deux loges,je ne sais pas si une des loges était squatée et qu'ils ont du recreuser une nouvelle loge. Il faut dire aussi que creuser une loge demande un mois de travail suivant le temps. A mon avis, c'est pour cela qu'ils regardent à deux fois avant d'entammer un pareil travail et préférant aménager une ancienne loge.
Suivant mes observations le couple de pics noirs doit être unis pour la vie. Vu le rituel de chaque soir.
J'ai des centaines de photos de pics noirs mais aucune des jeunes au sol. Je quittais les lieux quand les parents commençaient à les affamer pour les obliger à quitter la loge et comme je l'ai dit ils sont bruyants par leurs cris, les rapaces en tout genres ainsi que les chasseurs à poils sont à l'affût.La vie des petits est précaire dans ces conditions mieux vaut ne pas avoir de photo plutôt que de leurs faire courrir un rixe en plus.
Cela a l'air tout simple mais cela nécéssite une observation constante qui dure toute une année,année après année.
Une bonne paire de jumelles et observer à 100 mètres puis approche petit à petit à 50 mètres. Veste de camouflage et filet de camouflage de canon découpé.Pour vous citer un exemple.Les bois communaux sont gérés sous la tutelle du département Eaux et Forêts,ces agents viennent marquer et cuber les arbres qui peuvent être coupés et vendus.Un jour donc leur travail terminer une dizaine d'hommes sont passés à moins de 3 ou 4 mètres de moi sans me voir et je n'ai même pas eu le réflexe de les photographier, comme quoi ce n'était pas mon but mais bien les pics noirs.
Pour le reste avoir une bonne bibliothèque sur la nature, faire son apprentissage sur le terrain et rester en forme pour ce sport qu'est la chasse photographique dans la nature ou toute chose est une merveille.
Donc vous comprendrez pourquoi au cours de ma promenade du 6/3/2005, j'étais heureux de réentendre le chant du pic noir au travers des arbres et des futaies de mes chers bois de Gaume.
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